Litha

Je le vois dans la courbe généreuse de la juteuse groseille trop mûre, que je cueille dans le jardinet

Je le sens dans le parfum tellurique des champs de blés dorés qui grillent au soleil, sécrétant une fine odeur de paille séchée

Je l’entends dans la symphonie égosillée des oiseaux plus si timides, qui paradent poitrail bombé, déclamant fièrement leur jovial refrain

Je le touche dans le picotement de l’herbe, la douceur du matelas végétal, le fourmillement de chaque brun me chatouille de la tête aux pieds

Je le goûte dans la fraîcheur de la menthe coupée qui flotte négligemment dans ma boisson glacée, m’offrant un répit désaltérant dans cette cuisante fournaise

Je le ressens dans mon corps, une joie trépignante qui enchante mon enfant intérieur à l’affût des réjouissances, prêt à bondir riant et dansant à gorge et jambes déployées ; et dans mon cœur qui sort discrètement, tâtonnant de sa cachette douillette, guettant l’occasion de se blottir à la Vie…

L’été

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