J’ose tara
L’hiver fut long, laborieux, glacial, défraichi
Il a, par sa bonté divine, défait, désordonné, détruit,
Afin que saute aux yeux, l’incroyable chaos que l’on s’était choisi
Et qu’on laisse mourir avec lui, ce « soi » qui maintenait notre survie
Merci hiver de ta rudesse, je t’offre ma mue avec plaisir
Délecte toi de cette dépouille, et réduis la en cendres
Révolu le temps des combats, des batailles et des guerres
La saison est propice à une renaissance que je sens frémir
Lever de voile, la vie regagne son territoire
Désirs fertiles, de la corne d’abondance il y a à boire
Les jaunes champs fleuris m’emplissent de joie
Je m’exclame : Abracadabra, que la lumière soit !
Alors par ma forte volonté, la lumière fut et alluma
L’ampoule des idées et une ribambelle de loupiotes autour de moi
Soudain visible aux yeux du monde, mes semblables me voient
Dans un halo doré, j’assieds ma couronne qui flamboie